Tim Berners Lee

Tim Berners Lee

Naissance 8 juin 1955
Nom de naissance Timothy John Berners-Lee
Nationalité Royaume-Uni
Domicile Concord
Formation The Queen's College, Oxford
Activités Informaticien, développeur web, ingénieur, professeur d'université, physicien, programmeur, inventeur

Timothy John Berners-Lee, né le 8 juin 1955 à Londres, est un informaticien britannique, principal inventeur du World Wide Web (WWW, le Web) alors qu'il travaillait au CERN au tournant des années 1990. Depuis 1994, il préside le World Wide Web Consortium (W3C), organisme qu'il a fondé. En juillet 2004, il est fait chevalier par la reine Élisabeth II. Il est lauréat du prix Turing 20161. En créant le Web, Tim Berners-Lee invente ses trois technologies fondatrices : les adresses Web sous forme d'URL, le protocole de communication HTTP, et le langage informatique HTML. Il fut aidé à ses débuts par l'ingénieur et informaticien belge Robert Cailliau qui cosigna notamment avec lui, en novembre 1990, un document désormais entré dans l'Histoire et intitulé « WorldWideWeb : Proposition pour un projet hypertexte2».

Biographie

Tim Berners-Lee a vu le jour le 8 juin 1955 à Londres, en Angleterre3. Fils de Conway Berners-Lee et de Mary Lee Woods, il étudie la physique au Queen's College de l'Université d'Oxford de 1973 à 1976, année durant laquelle il obtient une maîtrise en physique4. Il profite de ses années à l'Université d'Oxford pour fabriquer son premier ordinateur à partir d'un microprocesseur Motorola 6800 et d'une vieille télévision. Après l'obtention de sa maîtrise, il travaille pour Plessey Telecommunications Ltd5, fabricant d’équipements de télécommunications, puis pour D. G. Nash Ltd5, une entreprise spécialisée dans l’impression informatique4. Tim Berners-Lee est père de deux enfants.

Carrière

Durant l'année 1980, il travaille pour la première fois au Conseil européen pour la recherche nucléaire (CERN). Il y retourne en 1984. Sur son lieu de travail, il est connecté au réseau interne et à l'ARPANET. Le 13 mars 1989, sous la forme d'un mémorandum intitulé « Information Management: A Proposal » (« Gestion de l'information : Une proposition »), Tim Berners-Lee propose à son supérieur Mike Sendall un projet de gestion des informations générales sur les accélérateurs et les expériences au CERN basé sur un système hypertexte distribué6. L'annotation de Sendall, qualifiant le projet de « vague mais prometteur » en est le point de départ car elle autorise Tim Berners-Lee à travailler dans ce domaine7. L'objectif de cette proposition est le partage des documents informatiques, ce que Tim Berners-Lee a l'idée de réaliser en associant le principe de l’hypertexte à l'utilisation d'Internet. En imaginant cela, il ouvre la perspective d'une nouvelle façon de communiquer par des systèmes distribués permettant l'échange instantané d'informations8. Il déclarera plus tard à ce sujet : « Je n'ai fait que prendre le principe d’hypertexte et le relier au principe du TCP et du DNS et alors – boum ! – ce fut le World Wide Web ! »N 1,9,N 2. Cette invention qu'il développe sur un ordinateur NeXT a pour ambition initiale le partage sur un seul réseau de toutes les informations afin de faciliter la communication et les travaux des chercheurs du CERN. Outre les informations, il y a chez Berners-Lee la volonté de connecter chaque membre du laboratoire. Il faut donc comprendre cette évolution plus comme un dispositif de création sociale qu'une avancée purement technique. En effet, le CERN regroupe des scientifiques de nationalités différentes, dont le travail se fait en partie en dehors du laboratoire genevois, c'est-à-dire dans leur pays d'origine. Capture d'écran du navigateur WorldWideWeb. C'est en mai 1990 qu'il adopte l'expression de World Wide Web pour nommer son projet6. Il est rejoint par l'ingénieur belge Robert Cailliau10 (son premier collaborateur) et par quelques autres membres du CERN. Ensemble, ils améliorent la proposition de départ et la matérialisent. À partir de 1990, ils développent les trois principales technologies du Web : les adresses web (URL), l'Hypertext Transfer Protocol (HTTP) et l'Hypertext Markup Language (HTML). Pour favoriser cette mise en commun généralisée dans un espace créatif, ils développent aussi le premier navigateur web11, éditeur Web (dénommé WorldWideWeb et développé sur NeXTSTEP) et serveur HTTP. Au commencement, cela permettait aux physiciens d'avoir des informations sur l'hypertexte, de créer leur page web et de chercher des informations. En 1991, pour la première fois, le système WWW est à la disposition des physiciens par le biais de la bibliothèque de logiciels du CERN. Une utilisation qui s'étend dans un premier temps à une pratique universitaire et scientifique et qui touche ensuite les milieux professionnels alors que le 30 avril 1993, le CERN décide de verser le logiciel web dans le domaine public12. Dans cette entreprise, Tim Berners-Lee s'inscrit dans le principe du « end to end » (en français « l'intelligence est aux extrémités »)13. Cela signifie qu'un ordinateur quel qu'il soit n'a nullement besoin de modifier la structure de son réseau pour utiliser un nouveau dispositif, mais seulement d'installer des logiciels qui permettent son utilisation. Cette logique encourage le libre usage des nouveaux protocoles par les différents utilisateurs, ce qui en favorise le succès. À la fin de l'année 1990, le navigateur conçu par le physicien britannique n'est utilisable que par les utilisateurs d'un ordinateur NeXT aux capacités nettement supérieures à celles des machines courantes de l'époque. La communauté des utilisateurs potentiels était alors trop restreinte pour que la pratique se généralise, ne serait-ce qu'au sein du CERN. Au printemps 1991, la diffusion du dispositif progresse grâce au premier système compatible avec tous les ordinateurs par la mise en place d'un outil simplifié en mode ligne universel14. C'est cette version qui est proposée en libre accès sur Internet et qui encourage Tim Berners-Lee, conscient que l'ampleur du travail ne peut pas être assurée uniquement par son équipe, à solliciter une aide extérieure pour un développement plus abouti du système émergent. En effet, entre la première version qui n'est pas portable sur les ordinateurs courants de l'époque, et la seconde qui est beaucoup plus accessible, mais nettement moins aboutie (aucun élément graphique) et performante, il est nécessaire que d'autres acteurs interviennent pour trouver un équilibre. Ce n'est qu'alors que se mettent en place différentes propositions de navigateurs par le biais du X Window System. Une évolution majeure intervient en 1993 avec le développement du navigateur NCSA Mosaic par le National Center for Supercomputing Applications (NCSA). Ce programme propose une interface plus simple et commence à pénétrer le monde scientifique. Ensuite, avec de nouvelles versions sur compatible PC et sur Macintosh, le NCSA permet au Web d'être adopté par un public beaucoup plus large. En 1994, lors de la première conférence internationale WWW15 organisée au CERN par Robert Cailliau (le collaborateur principal de Berners-Lee dans le développement du WWW), Tim Berners-Lee est désigné membre du Hall of Fame des fondateurs du World Wide Web16. Cette même année, il quitte le CERN pour rejoindre le Massachusetts Institute of Technology (MIT)17, où il occupe la chaire Computer Communication Compatibility au Laboratory for Computer Science (LCS).